BULLETIN DE REINFORMATION DU 5 OCTOBRE 2020

Patron d'émission le 5 octobre 2020

Bulletin de réinformation proposé par Henri Benoît et Christian Grandjean

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► Nouvelle Calédonie : l’heure de l’indépendance n’a pas encore sonné

Hier dimanche, les électeurs de Nouvelle Calédonie étaient invités à répondre par oui ou par non à la question : «  Voulez-vous que la Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Avec une participation record, le non l’a emporté à 53,26 % Un score plus faible de trois points, comparé au référendum de 2018.

Pourquoi ce second référendum ?

Selon les accords de Nouméa de 1998, ce second référendum était de droit, puisque plus d’un tiers du Congrès local de Nouvelle Calédonie l’a réclamé. De la même façon, un troisième référendum sera possible d’ici 2022. Ce scrutin ne remet pas en cause les transferts de compétences prévus en faveur du « peuple kanak ».

C’est à croire que la France souhaite se retirer de cette partie du monde ?

Il faut en effet préciser que ces referendums à répétition reposent sur un corps électoral spécifique dont sont exclus les habitants arrivés récemment sur l’île, afin de contenir « la colonisation de peuplement dénoncée par les indépendantistes ». Mais l’indépendance nourrit des inquiétudes : si la Chine se propose d’apporter les milliards que la France peine à verser, il faudra accepter en contrepartie l’implantation de commerces chinois et la mainmise sur les ressources naturelles. L’impérialisme de la Chine est-il préférable à la présence française, qui assure encore à bon compte les fonctions régaliennes dont profite cette collectivité du pacifique ?

 

► Emmanuel Macron choisit Les Mureaux pour jeter les bases d’une future loi contre les séparatismes

Vendredi 2 octobre, le président de la République s’est fendu d’un discours dans lequel il oppose le « réveil républicain », au séparatisme islamiste. Dans une longue introduction, il a repris sa vision toute personnelle de l’histoire, qui fait de la colonisation le péché originel et la cause du radicalisme islamique. Pourtant, ni le Pakistan, ni la Tchétchénie n’ont été des colonies françaises. Quant au séparatisme bouddhiste, on n’en a jamais entendu parler ! C’est pourquoi, le député LR Eric Ciotti a regretté dans ce discours : « toujours la même rengaine de l’excuse sociale et de la repentance ».

Quelles sont les grandes lignes de cette future loi ?

Emmanuel Macron a annoncé qu’un projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 9 décembre, dont les cinq axes sont les suivants :

  • La neutralité du service public, pourtant déjà inscrite dans la loi
  • Un contrôle plus étroit des associations,
  • La « structuration » d’un hypothétique islam de France qui bénéficiera d’un fonds de dix millions d’euros pour financer les études islamiques.
  • Des moyens supplémentaires pour les « territoires », comme si depuis 1977, les plans banlieues avaient prouvé leur efficacité
  • Supprimer l’école à la maison au prétexte de lutter contre les écoles clandestines

Les commentateurs n’ont pas manqué de voir dans ce dispositif, un coup d’arrêt porté à la loi de 1905 qui dispose, dans son article 2 que « La République ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte »

Concernant le dernier point, à quoi faut-il s’attendre ?

D’abord, à un contrôle renforcé des écoles hors contrat, déjà très encadrées depuis 2018 par la Loi Gatel. Pourtant, comme le rappelle la Fondation pour l’École, l’entrisme islamiste s’opère essentiellement au sein des écoles publiques et privées sous contrat. Ensuite, prenant le prétexte du séparatisme, le chef de l’État cherche à mettre fin, purement et simplement, à l’école à la maison, qui concerne un nombre croissant d’enfants (entre 25.000 et 50.000 selon les sources). De ce fait, le contrôle par les inspections devient de plus en plus complexe. L’instruction en famille devient une alternative aux dysfonctionnements de l’école publique, en proie à l’insécurité, l’endoctrinement et la baisse de niveau. Interdire l’école à la maison, qui touche tous les milieux sociaux, remettrait en cause la liberté d’éduquer, protégée par la Constitution. Rappelons que selon la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, c’est l’instruction qui est obligatoire et non l’école.

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Les conditions de détention, dans les prisons françaises, pointées par la justice

En juin 2020, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France pour « absence de recours effectif et traitements inhumains et dégradants », en violation de l’article 3 de la Convention. Elle avait donc recommandé à l’État français de prendre des mesures afin de remédier au surpeuplement carcéral et améliorer les conditions matérielles de détention. Le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 2 octobre, vient de censurer un article du code de procédure pénale qui limitait les remises en liberté de personnes placées en détention provisoire. Il exige le vote d’une nouvelle loi avant le 1er mars 2021. Comment réagiront d’ici là les autorités ? S’en serviront-elles comme prétexte pour multiplier des dispenses de peines ou s’engageront-elles vers la construction de nouvelles prisons ? D’après les statistiques pénales du Conseil de l’Europe, la France ne compte que 88 places de prison pour 100.000 habitants (contre 130, en moyenne, pour les pays d’Europe). Si Nicolas Sarkozy avait projeté, en 2011, de créer 30.000 places de prison à l’échéance 2017, l’administration Hollande s’est limitée à 2.000. Profitant de la crise sanitaire, Nicole Belloubet avait libéré 6.600 détenus, dont quelques dizaines de terroristes islamistes, pour faire face au surpeuplement carcéral.

 

► Paris va-t-il connaître un durcissement sanitaire ?

Alors que l’état d’urgence sanitaire vient encore d’être prolongé jusqu’au 1er avril 2021, le ministre de la Santé Olivier Véran a laissé entendre que la fermeture totale des bars et des restaurants serait possible dès aujourd’hui. En cause l’augmentation des nouveaux cas de positivité aux tests de la Covid-19 et l’augmentation des demandes d’hospitalisation. Mais au-delà du principe de précaution, les capacités d’accueil en hôpital posent encore problème. En effet, sur les 12.000 lits de réanimation promis pour l’automne, il n’y en a en réalité que 5.058, soit pas un seul de plus qu’au plus fort de la crise de mars dernier. Et sur cette quantité, plus de 500 lits sont fermés, faute de personnel en nombre suffisant, selon un document du Conseil national professionnel des médecins, adressé à la Cour des comptes le 30 septembre dernier. Les opposants à cette escalade sanitaire, déplorent aussi la campagne des tests généralisés, dont les résultats tardifs ne permettent pas d’isoler et de traiter à temps les malades.

 

► Culture de mort : l’allongement du délai légal pour avorter se précise

La Commission des affaires sociales s’est prononcée favorablement mercredi dernier pour porter ce délai de douze à quatorze semaines, au prétexte que « des femmes sont contraintes de partir avorter à l’étranger ». Mais il semble bien que l’existence d’entraves à l’avortement soit démentie par les chiffres : en effet, en 2019, le nombre d’avortements en France a battu tous les records soit 232.000 IVG effectives, ce qui correspond au tiers des naissances enregistrées. La proposition de loi d’Albane Gaillot, soutenue par la majorité, prévoit aussi d’autoriser les sages-femmes à pratiquer des IVG chirurgicales jusqu’à la dixième semaine, mais surtout de supprimer la clause de conscience pour les médecins. Mais au-delà des questions d’éthique, les opposants invoquent des risques sanitaires accrus pour les avortements tardifs. L’association « Choisir la vie » demande aux parlementaires de s’opposer à ce projet et de réfléchir à de véritables alternatives à l’avortement, source de traumatisme. Quant au point de vue du géniteur, il n’en est toujours pas question !

 

► Le chiffre du jour c’est 200.000

C’est le nombre d’affiches, montrant le président de la République avec pour slogan « Ensemble, nous réussirons », qui ont été collées illégalement sur les murs de la capitale et sur du mobilier urbain. Une initiative qui n’a pas été du goût d’Anne Hidalgo, qui a aussitôt missionné ses équipes de nettoyage pour retirer ces affiches, aux frais du contribuable ! L’association Paysages de France a jugé inadmissible cette initiative destinée, selon Nelly Garnier, élue LR du XIe arrondissement à masquer une succession de déconvenues électorales.

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► L’état de santé du président Trump suscite des interrogations

Testé positif à la Covid-19, le candidat républicain aux élections présidentielles prévues le 3 novembre, multiplie les déclarations rassurantes à partir de son lit d’hôpital. Mais son chef de cabinet n’a pas caché ses inquiétudes à la presse, en révélant l’administration d’un traitement au remdésivir, le médicament développé par Gilead et réservé aux formes graves de la maladie. En l’état actuel des choses, le report des élections, qui relèverait d’une initiative du Congrès reste peu probable.

 

► Haut-Karabakh : la diplomatie semble impuissante à trouver une issue au conflit

La guerre qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie a pour enjeu l’avenir du Haut-Karabakh, confié par Staline, en 1921, à l’Azerbaïdjan mais peuplé à 95% d’Arméniens. Le conflit ne date pas d’aujourd’hui : sitôt après l’effondrement de l’URSS, lorsque les deux protagonistes retrouvent leur indépendance, le Haut-Karabakh, soutenu par l’Arménie, se proclame indépendant. Il en résulte de durs affrontements et une catastrophe humanitaire qui aboutira à un cessez-le feu en mai 1994 sous l’égide du groupe de Minsk, coprésidé par les États-Unis, la France et la Russie. Les hostilités qui ont repris en septembre dernier, se compliquent du fait de l’ingérence d’acteurs régionaux dans le conflit. Le retrait de trois cents djihadistes de Syrie par la Turquie, pour combattre aux côtés de l’Azerbaïdjan, a ravivé les tensions entre Paris et Ankara et il est à craindre que le groupe de Minsk, tout en appelant à l’arrêt des combats, ne parvienne à imposer une issue politique au conflit. En attendant, les affrontements se poursuivent sur le terrain et les autorités du Haut-Karabakh ont annoncé ce dimanche, avoir détruit l’aéroport militaire de Gandja, deuxième ville d’Azerbaïdjan, en représailles aux tirs d’artillerie sur la ville de Stepanakert.

 

► La phrase du jour est de l’écrivain Achille Tournier qui écrivit dans ses « Pensées d’Automne » en 1921

Grâce à la bureaucratie et au socialisme, il n’y aura bientôt que deux partis en France : ceux qui vivent de l’impôt et ceux qui en meurent

 

► La bonne nouvelle du jour est viticole

Alors que de nombreuses fêtes des vendanges sont annulées un peu partout en France, pour raisons sanitaires, les crus s’annoncent d’une exceptionnelle qualité. L’été sec et ensoleillé, l’absence de gel et de grêle ont donné un raisin sain, exempt de mildiou et d’oïdium, qui promet un beau millésime, dans la lignée des années quatre-vingt.

 

 

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