BULLETIN DE REINFORMATION DU 27 AVRIL 2020

Patron d'émission le 27 avril 2020

Bulletin de réinformation présenté par Jean Bernard et Guillemette Pâris avec la contribution de Robert Scott.

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► Coronavirus : des voix s’élèvent et dénoncent la dictature sanitaire qui se met en place

Le confinement des deux-tiers de l’humanité est un moment inédit. Jamais dans l’histoire des hommes de telles mesures, permises il est vrai par les hautes technologies, n’avaient été prises quitte à plonger les nations dans une crise économique d’une ampleur inédite. De Calcutta à New-York, de Paris au Cap, les autorités prennent peu ou prou les mêmes décisions restreignant drastiquement les libertés les plus élémentaires, assignant à résidence la totalité de leurs citoyens. Après l’émotion et l’effet de sidération passés, vient le temps de la réflexion et déjà plusieurs voix s’élèvent pour critiquer la direction prise par nos gouvernants. Petit tour d’horizon de ces philosophes, écrivains et penseurs politiques qui ne s’y résignent pas.

Plusieurs observateurs attentifs s’efforcent de mettre à jour les mécanismes profonds conduisant à une dictature sanitaire qui ne dit pas son nom et peut se résumer dans le terme de « biopolitique »

Depuis plusieurs semaines, il n’est plus un jour où les décisions politiques ne soient pas suspendues aux avis de tel ou tel comité scientifique composé d’un panel de médecins, épidémiologistes, et autres experts de la santé. Dans ce contexte, l’emploi d’une rhétorique guerrière par Emmanuel Macron n’est pas anodin si l’on considère que la politique est l’art de désigner l’ennemi comme l’affirmait le penseur allemand Carl Schmitt. Il existe ainsi un glissement du pouvoir politique vers une nouvelle forme de pouvoir, à savoir le « biopouvoir », pour reprendre un concept de Foucault remis au goût du jour, qui fait de la maladie le principal ennemi du politique. Tel est le point de départ d’une série d’articles de l’écrivain François Bousquet parus dans Eléments dans lesquels il traite de la crise actuelle. Selon lui, avec le coronavirus « on est con-dam-né à en faire trop. Pour avoir conféré à la vie humaine un prix qu’elle n’avait jusque-là jamais connu. […] Tout notre arsenal juridique et réglementaire envahissant est très largement conditionné par cette hantise du risque. Zéro mort, zéro défaut, zéro panne, nouvel impératif catégorique. » Dans un entretien pour le Figarovox paru le 23 avril dernier, le philosophe Pierre Manent, avec d’autres mots, ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare que « la fragilité de la santé humaine constitue en quelque sorte une urgence permanente qui peut fournir à l’État une justification permanente pour un état d’exception permanent. Nous ne voyons plus dans l’État que le protecteur de nos droits ; dès lors, la vie étant le premier de nos droits, un boulevard est ouvert à l’inquisition de l’État. »

La biopolitique atteint aujourd’hui des sommets qui apparaissent de plus en plus difficiles à justifier

Ardent défenseur des libertés, Jean-Yves Le Gallou invite les lecteurs de son site Polémia à prendre le parti d’Antigone plutôt que de Créon. Concédant que « les mesures de prévention et de précaution étaient d’autant plus nécessaires que le gouvernement a failli dans d’innombrables domaines (gel, masques, tests, respirateurs, fermeture des frontières, etc.) ; pour autant, il faut refuser la régression civilisationnelle qu’on nous propose. La mise à bas de nos libertés. Le printemps qu’on nous vole. Et le bouleversement de notre rapport à la nature, à la vie, à la mort, au sacré et au divin. ». De la même manière, le philosophe politique américain, Joshua Mitchell, s’insurge : « Ce qui est remarquable est la rapidité avec laquelle notre attention a été reportée sur la pandémie du coronavirus et à quel point nous avons volontairement abandonné toutes nos libertés, afin d’empêcher la mort d’entrer dans nos maisons. On nous dit que le virus met plusieurs semaines à incuber, qu’il est mortel, et que pour cette raison nous devons transformer notre monde, et user de toutes les ressources technologiques, y compris la surveillance de l’intelligence artificielle, pour nous protéger. Mais imaginez le scénario suivant : nous découvrons qu’il existe un virus qui prend 70 ans à incuber, et qui est 100 % mortel. Transformerions-nous complètement notre monde pour tenir la mort à distance ? »

 

► La fausse bonne idée d’Aurélien Pradié : l’encadrement des prix de l’alimentation 

Ce n’est pas un militant communiste mais, tenez-vous bien, un député des Républicains qui a réclamé samedi dernier un maximum des prix sur cent produits alimentaires pour venir en aide aux ménages en difficulté. Comme le dit le dicton, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Comment se fait-il que les prix aient soudain augmenté ?

Pour l’UFC-Que choisir, les prix de produits précis de marques précises ont rarement évolué, mais la pénurie touchant d’abord les références les moins chères, les consommateurs sont contraints de se reporter sur des aliments plus haut de gamme. De plus, certains produits ne pouvant plus être importés, les magasins doivent s’approvisionner en France, où les coûts de production sont plus élevés. Le prix moyen du « panier de la ménagère » subit donc une forte augmentation, en particulier sur la farine et les fruits et légumes.

Un maximum des prix pourrait-il rendre l’alimentation plus abordable ?

Tout à fait. Comme le gel hydroalcoolique, elle serait abordable et absente des magasins. Etant donné que le coût de revient des produits ne diminuera pas, on ne voit pas comment des aliments de haute ou moyenne gamme pourraient être vendus au prix de la gamme économique. On peut en revanche présenter la chose positivement en disant que nous allons tous mourir de faim, mais pour pas cher.

Plutôt que d’emprunter aux mauvaises idées de la gauche, on pourrait penser aux bonnes idées de droite.

Initiative privée, appui sur les structures existantes dont on reconvertit simplement une partie de l’action, charité personnelle, subsidiarité… Aurélien Pradié a eu le mérite de signaler le problème de l’alimentation pour l’équilibre budgétaire des ménages, mais comme pour les masques, la réponse — les réponses se trouvent probablement dans chaque commune et non à Paris.

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Un document interne de la police du Calvados fait scandale 

Craignant les éruptions de violence qui émaillent chaque année tout le mois du ramadan, le directeur départemental de la police du Calvados a adressé aux commissariats de Caen un télex indiquant la conduite à tenir. On y lit que « sauf atteinte aux personnes ou atteinte grave aux biens […], il n’y a pas lieu d’intervenir dans les quartiers à forte concentration de population suivant le ramadan, pour relever un tapage, contrôler un regroupement de personnes rassemblées après le coucher du soleil pour s’alimenter », ceci « afin d’éviter qu’un manquement aux règles du confinement ne dégénère et provoque un trouble supérieur de violences urbaines ». Il s’agit clairement d’un privilège religieux accordé sur la base de la voyoucratie. On peut en déduire que pour pouvoir célébrer Pâques en toute liberté, les paroissiens de Saint-Nicolas du Chardonnet auraient dû mettre le feu au Ve arrondissement tous les ans.

 

► Sept milliards d’euros au secours d’Air France

Le groupe Air France-KLM a annoncé vendredi que la compagnie Air France bénéficierait de deux prêts : un prêt bancaire de quatre milliards d’euros garanti par l’Etat français à hauteur de 90% et un prêt d’actionnaire de trois milliards d’euros accordé directement par l’Etat. Tous deux doivent encore être approuvés par la Commission européenne. Des négociations sont en cours avec les Pays-Bas en ce qui concerne KLM. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré qu’en contrepartie, il attendait d’Air France qu’elle devienne « la compagnie la plus respectueuse de l’environnement ». Décidément, on ne savait pas cet homme de droite aussi à gauche.

 

► La phrase du jour

Elle est signée Daniel Cohn-Bendit dans un tout récent entretien télévisé pour l’émission C’Politique diffusée par France 5. Celui-ci y affirme :

Il faut régulariser 100 000 sans-papiers […] ils sont les combattants de la France pour la libérer du coronavirus.

 

► Le chiffre du jour : celui des ordinations sacerdotales en France 

C’était hier le dimanche du Bon Pasteur, journée des vocations. L’occasion, donc, de comparer les chiffres des ordinations sacerdotales en France. En 2019, 126 prêtres ont été ordonnés par les évêques de 40 diocèses français, soit 53 diocèses sans ordinations. Versailles remporte de très loin la palme avec 9 prêtres. 126 est un nombre constant. La division par deux des ordinations en communautés non religieuses a été compensée par l’augmentation du nombre de diocésains (62% des ordinations) et des religieux (24%).  Comme d’habitude, ces chiffres communiqués par l’Eglise catholique de France n’incluent pas les traditionalistes, qui constituent une forte proportion du nombre réel des ordinations. Par exemple, la Fraternité Saint-Pierre, avec quatre prêtres français à elle toute seule, se placerait deuxième derrière le diocèse de Versailles.

 

► Renaud Camus est hospitalisé depuis la semaine dernière 

Testé positif au Covid-19, l’écrivain et théoricien du grand remplacement Renaud Camus a déjà été hospitalisé une première fois à la fin du mois de mars. Suite à une rechute vers le 15 avril, il a de nouveau été hospitalisé à Auch, puis transféré vers l’unité de soins intensifs de cardiologie de l’hôpital Rangueil, à Toulouse. Nous lui souhaitons de tout cœur un prompt rétablissement, pour de bon cette fois.

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► L’Arabie saoudite vient d’abolir la flagellation

La flagellation en tant que châtiment pénal sera désormais remplacée par des peines de prison, d’amende et de travaux d’intérêt général. Dans ce royaume sunnite, considéré comme une terre sainte par l’islam, c’est une mesure d’autant plus remarquable que la flagellation est explicitement imposée par le Coran pour la punition de certaines fautes, comme la fornication dans la sourate de la Lumière. Les quatre écoles juridiques sunnites s’accordent d’ailleurs sur ce point. La suppression de la flagellation s’inscrit dans un contexte de réformes, entreprises sous la direction du roi Salmane et surtout de son fils, le prince héritier Mohamed ben Salmane.

 

► Kim Jong-un, mort ou confiné ?

Depuis le 11 avril dernier, date de sa dernière apparition publique, le leader nord-coréen n’a plus donné aucun signe de vie. Il n’était pas ainsi présent à la commémoration annuelle de son grand-père, Kim Il-sung, fondateur de la dynastie, cérémonie qu’il n’avait jamais manquée depuis son arrivée au pouvoir en 2011. La rumeur de sa mort, venue de Chine semble-t-il, agite les réseaux sociaux et les médias. Ayant d’importants problèmes de santé, Kim Jong-un aurait subi une opération du cœur qui aurait mal tourné. Toutefois, le régime a formellement démenti cette rumeur. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le chef d’Etat nord-coréen s’absente de la vie publique pendant plusieurs semaines et se confine, pour ainsi dire, dans l’une de ses multiples résidences secondaires. D’un autre côté, deux précédents sont de nature à susciter le doute : Staline était mort dans sa datcha personnelle depuis plusieurs jours lorsque l’URSS et le monde entier apprirent la nouvelle ; et le décès du père de Kim Jong-un, terrassé par une crise cardiaque, avait été soigneusement caché durant deux jours.

 

► Etats-Unis : La parité en politique semble une obsession de jeunes blancs diplômés 

Aux États-Unis, le Pew Research Center a effectué un sondage auprès des électeurs démocrates ou de tendance démocrate, pour connaître leur sentiment au sujet de la nomination d’un homme blanc de plus de 70 ans comme candidat démocrate à la présidentielle. Hommes et femmes ont donné les mêmes réponses. A la question « Est-ce que cela vous dérange ? », la moitié des Blancs a répondu que oui, 72% des Noirs et 70% des autres ont répondu que non. Plus ils ont fait d’études, plus cela les tracasse : les trois quarts de ceux qui n’ont pas dépassé le lycée s’en moquent. Sans surprise, c’est davantage un souci pour les jeunes que pour les vieux, et pour les libéraux que pour les démocrates conservateurs ou modérés.

 

 

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