BULLETIN DE REINFORMATION DU 20 MARS 2020

Patron d'émission le 20 mars 2020

Bulletin de réinformation présenté par Arthur Van de Water

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► La situation sanitaire en France

Lundi soir notre président Emmanuel Macron a repris la parole, quatre jours après sa précédente allocution télévisée, pour déclarer un confinement total à l’échelle du pays. Mais son discours, long de 21 minutes, a été critiqué à la fois sur le fond comme sur la forme. Internautes, journalistes et spécialistes remettant en cause la capacité de l’État à faire face à la crise sanitaire immédiate.

Notre président semble déjà s’être adapté à la situation : jeudi soir, il écartait toute idée de confinement, et lundi, il l’impose à toute la population

Une adaptation certes, mais qui ne cache pas un calcul politique bien réel ! Le premier tour des élections municipales a été maintenu malgré les récriminations et les demandes des médecins qui ne voyaient pas l’intérêt de les maintenir alors qu’une pandémie frappe à nos portes. Au-delà cet aspect cynique, la crise sanitaire bien réelle dans notre pays a provoqué une prise de conscience importante au sein de notre gouvernement sur la nécessité d’agir : la police patrouille désormais pour punir toute entorse aux confinements alors que l’État a débloqué une série de mesures économiques pour éviter qu’avec notre quotidien, l’économie s’effondre elle aussi. Un projet de loi sur « l’état d’urgence sanitaire » a ainsi été débattu hier à l’Assemblée permettant à l’État d’injecter massivement de l’argent pour soutenir les petites et moyennes entreprises, mais aussi pour, potentiellement, nationaliser les organismes les plus atteints par la crise, comme Air France, le temps que la situation revienne à la normale.

Son discours en lui-même a été vivement critiqué

Pour sa grande imprécision surtout : le ministre de l’Intérieur puis Édouard Philippe ont dû intervenir à leur tour à la télévision pour expliquer les propos du président, et notamment préciser la particularité du confinement, puisque le terme même n’a pas été employé par Emmanuel Macron. Celui-ci a préféré marteler par six fois que « Nous sommes en guerre », pour de manière grossière éveiller en nous un certain sens de responsabilité envers nos compatriotes. « Lorsque l’on déclare la guerre, il faut que les ordres soient clairs » a immédiatement critiqué Marine Le Pen.

Et au niveau hospitalier, quelles sont les évolutions de la crise ?

On comptait un peu moins de 10.000 cas hier soir, mais le recensement des malades c’est arrêté au stade 3 alors que les hôpitaux mettent tout en œuvre pour aider les quelques mille personnes en assistances respiratoires et les quatre mille autres hospitalisés. Alors que le gouvernement vient de débloquer dix milliards d’euros pour la recherche médicale, les scientifiques estiment de leur côté que le confinement, pour être vraiment efficace et permettre aux médecins de mieux gérer la crise, devrait durer entre deux semaines et un mois.

 

► États-Unis : Les primaires démocrates semblent avoir trouvé leur vainqueur

Onze candidats s’affrontaient depuis début février pour représenter le parti démocrate à l’élection présidentielle 2020. À l’échéance de début mars ils n’étaient plus que trois en lice, avec parmi eux, Tulsi Gabbard qui avec 0,1% des voix n’est pas une possibilité envisageable pour le choix final.

Restent donc Joe Biden, ancien vice-président sous les gouvernements d’Obama, et Bernie Sanders, sénateur de l’Etat du Vermont depuis 2007

Les premiers Etats votant en février donnaient l’avantage à M. Sanders candidat socialiste progressiste surfant sur la vague de l’écologie, défendant un système de santé universel. Depuis, les vagues d’élections de début mars ont donné une avance considérable à son opposant Joe Biden, aux idées plus centristes et modérées. Celui-ci a remporté 19 succès sur 30 Etats ayant voté, dont notamment les trois dernières élections en date se déroulant ce mardi en Arizona, en Floride et dans l’Illinois. Depuis le début des élections, aucun candidat n’ayant abandonné n’a appelé à soutenir Bernie Sanders, à l’inverse de Joe Biden qui a reçu plusieurs soutiens.

Diverses figures du Parti démocrate commencent donc à estimer que le temps est venu pour Bernie Sanders de se retirer au profit de son rival

Cela marquerait la fin d’élections primaires particulièrement animées, montrant des divisions idéologiques profondes au sein du camp démocrate, divisées entre les modérés et les plus « radicaux »

Mais le marathon des primaires démocrates qui devait s’achever le 16 juin avec la primaire de Washington va sans doute prendre du retard et marquer une pause de plusieurs semaines sans vote, à cause du coronavirusvirus. Parallèlement, Trump remporte haut la main et sans surprise les primaires républicaines !

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► A Aulnay-sous-Bois, les policiers et pompiers caillassés en plein confinement

Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, la première soirée de confinement mardi 17 mars, s’est transformée en véritable nuit d’émeute. Selon Le Parisien, à la nuit tombée, une vingtaine de racailles encapuchonnées ont mis en place un véritable guet-apens dans la cité des 3000. Après avoir incendié des conteneurs, ils ont caillassé les pompiers et policiers envoyés sur place. Six personnes ont été placées en garde à vue pour « participation à un attroupement armé ». Ils ont cependant été immédiatement relâchés par le parquet de Bobigny car les faits étaient soi-disant « insuffisamment caractérisés ». Le confinement ne bouleverse donc pas le quotidien de tout le monde.

 

► Les librairies sont des commerces de première nécessité

Ce jeudi 19 mars au matin, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé sur France Inter que la liste des magasins vitaux pourrait bientôt être élargie aux librairies. « Les librairies sont effectivement un commerce de première nécessité », a ainsi indiqué le locataire de Bercy. La réouverture de ces commerces serait cependant soumise à de nombreuses règles car « dans une librairie, on touche des livres, on se rassemble… ». Le ministre de l’Economie en a par ailleurs profité pour tancer Amazon, qui profite, selon lui, du contexte actuel. « Je ne vois pas pourquoi ce serait uniquement Amazon qui pourrait récupérer le marché, au risque effectivement de fragiliser les libraires », a-t-il déclaré.

 

► Coronavirus, les vols et les trafics de masque prolifèrent dans le pays

Dopés par la pénurie, les vols et trafics clandestins de masques se multiplient sur l’ensemble du territoire. « Depuis plusieurs semaines, des escrocs profitent de l’effet d’aubaine que leur offre l’épidémie », déplore un haut responsable policier. Dès le 6 mars dernier, trois escrocs ont été placés en garde à vue à Maisons-Alfort après la saisie de quelque 40.000 masques de type FFP2, périmés depuis septembre 2012. Âgés de 20, 21 et 28 ans, ces voyous ont avoué qu’ils avaient acheté ce stock à Marseille (Bouches-du-Rhône), un euro pièce, dans le but de les reconditionner et de les revendre après avoir effacé la date de péremption avec du solvant. 

 

► Des juges ordonnent la libération de tous les clandestins en attente d’expulsion des centres de rétention de Bordeaux, Toulouse et de Rouen.

La rétention administrative des sans-papiers a-t-elle encore du sens en contexte de confinement ? Non, a répondu mardi matin un juge des libertés et de la détention (JLD) bordelais. Celui-ci a ordonné la sortie de douze sans-papiers qui étaient retenus au Centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux. Dans sa décision, le magistrat a estimé que, dans le contexte actuel, la rétention n’était pas « proportionnée ». Le juge a considéré que l’impossibilité de procéder à des reconduites à la frontière pour cause de fermeture des liaisons aériennes avec les pays concernés (il s’agissait ici de personnes tunisiennes, algériennes et géorgiennes) rendait « vide » la mesure de rétention, en l’absence de toute « perspective » de retour. Des décisions analogues ont été prises ces dernières heures, notamment à Toulouse ou à Rouen. Mais à Rennes, le juge en a décidé autrement, estimant que « la preuve de l’impossibilité de l’expulsion n’était pas rapportée ».

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► Les prix du pétrole continuent de chuter

Depuis début janvier le baril de pétrole a perdu près de 60% de sa valeur, le cours de référence américaine atteignant son niveau le plus bas depuis 2003, tout comme son homologue européen. La première cause de cette chute est à trouver dans le coronavirus, qui a provoqué une baisse de la consommation mondiale drastique via le ralentissement ou l’arrêt des vols, croisières, usines et même déplacements de particuliers. Qui plus est les pays exportateurs de pétrole, Russie et Arabie Saoudite en tête, n’ont pas réussi à trouver un accord pour ralentir leur volumes de production de manière équivalente et réguler les prix. Si cette situation continuait sur plusieurs mois des études estiment que les pays producteurs de pétrole pourraient perdre plus de la moitié de leurs revenus liés à cette activité dès cette année. Cela serait un impact négatif de plus de la pandémie actuelle, qui pourrait de manière indirecte déstabiliser considérablement l’économie de dizaines d’Etats.

 

► Les Grecs réagissent face à l’arrivée massive de migrants

La décision du gouvernement de créer un centre fermé pour les réfugiés dans le camp de Malakasa a suscité de vives réactions de la part des habitants d’Oropos et des environs. Un navire rempli de migrants était censé débarquer au port pour qu’ils s’installent dans une nouvelle structure d’accueil. Les habitants ont réagi en bloquant le port, déplaçant le navire vers un autre endroit. S’exprimant à la télévision, le maire adjoint, Konstantinos Litsa, a déclaré : « Nous exprimons notre indignation en tant que citoyens parce que le concept de démocratie a été aboli. »

 

► Le chiffre du jour est de 1, 1 milliard d’euros !

C’est l’amende dont écope Apple pour pratiques anticoncurrentielles de ses équipements informatiques en France. Apple a indiqué vouloir faire appel de la décision, attendu que cette amende pourrait entraîner « une situation chaotique pour des acteurs économiques de tous les secteurs. »

 

► La France prête à débloquer 50 millions d’euros pour l’aide humanitaire en Syrie

Selon Reuters, la France annonce débloquer une enveloppe de 50 millions d’euros, dont la moitié serait dédiée uniquement la région d’Idlib. C’est dans un contexte de situation de grande difficulté qu’un renforcement de l’aide humanitaire a été décidé. Cette aide financière de la France serait destinée à la population civile. Il y a peu de temps Ankara avait décidé d’ouvrir ses frontières avec la Grèce, laissant venir en Europe les réfugiés se trouvant en Turquie. Cette décision d’ouverture des frontières a été vue comme du « chantage » de la part de plusieurs dirigeants européens comme la chancelière allemande Angela Merkel.

 

► Mort de l’écrivain Édouard Limonov

Voyou à Karkhov, dissident à Moscou, punk à New-York, écrivain à Paris, soldat dans les Balkans avant de créer son propre parti politique. Edouard Limonov est une figure atypique de la littérature russe contemporaine. Mégalomane aux personnalités multiples, ce poète aux multiples vies, laisse derrière lui une œuvre à l’image de sa vie : cinglante, crue, parfois violente mais fascinante. Celui qu’on appelait « ded » le grand-père, a inspiré et marqué toute une génération non seulement d’écrivains de talent, mais également de jeunes militants dans tous les pays de l’ex-espace soviétique. Limonov incarnera à jamais la figure du rebelle, celui qui malgré tout et contre tout ne baisse jamais la tête. Prochaï dedouchka.

 

► Éphéméride

Il y a près de 205 ans, Napoléon Bonaparte rentrait dans Paris le 20 mars 1815 au terme d’une promenade militaire à travers toute la France où, acclamé par la foule en délire, il reprend les rênes du pouvoir. Exilé après la désastreuse campagne de France, remplacé par Louis XVIII et les Bourbons, son prestige et sa gloire efface rapidement ses défaites militaires : le Maréchal Ney, chargé de ramener l’Empereur dans une cage de fer au roi légitime, préfère plier le genou devant son général. Mais les souverains d’Europe, terrifiés par le retour de l’ogre corse, forment précipitamment la septième coalition et se préparent à la guerre. Dans les champs de la Belgique, Napoléon perd ainsi sa dernière bataille, celle de Waterloo : le bref retour au pouvoir de cet homme n’aura duré qu’à peine une centaine de jours.

 

 

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