BULLETIN DE REINFORMATION DU 13 JANVIER 2020

Patron d'émission le 13 janvier 2020

Bulletin de réinformation proposé par Henri Benoît et Christian Grandjean

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► Réforme des retraites : le gouvernement peine à convaincre

Par un courrier rendu public samedi dernier, Edouard Philippe a annoncé le retrait provisoire de l’âge pivot dans l’avant-projet de la loi sur la réforme des retraites. Si la CFDT et l’UNSA se disent satisfaites de ce « compromis », la plupart des syndicats de gauche, rejoints par le Rassemblement national, restent sceptiques et appellent à la poursuite du mouvement de protestation.

Mais ce retrait est soumis à condition ?

Il est subordonné aux résultats d’une conférence annoncée, incluant les partenaires sociaux et dont l’objectif sera de parvenir à un accord sur l’équilibre financier du dispositif retraite, à l’horizon 2027. Si aucun accord n’est obtenu, le gouvernement aura recours aux ordonnances sur la base de l’article 49-3 de la Constitution.

Et que reprochent à Edouard Philippe les plus irréductibles ?

Certains, comme Jean-François Touzé, délégué du Parti de la France, ironisent sur le fameux compromis. Il a déclaré pour Synthèse Nationale : « Remplacer l’âge pivot par l’âge d’équilibre, substituer aux régimes spéciaux une palanquée de régimes particuliers et renvoyer le tout à la Saint Glinglin, telle est la voie de sortie du gouvernement pour s’extraire d’une situation devenue intenable, du fait de la pression syndicale à visée clientéliste ».

Quant à Marine Le Pen, elle dénonce une manipulation en soutenant que l’âge pivot n’était présent que pour être retiré ensuite et permettre ainsi de faire passer tout le reste.

Le syndicat SUD et la CGT exigent le retrait complet de la réforme.

 

► Projet de loi sur la bioéthique : le Sénat veut aggraver le dispositif !

A la surprise générale, la Commission spéciale du Sénat durcit le projet de loi voté à l’Assemblée nationale. Elle ne s’est pas contentée de valider, en 48 heures, l’intégralité des 34 articles du projet de loi : la sénatrice Corinne Imbert (des Républicains) a introduit un amendement à caractère eugéniste, que le gouvernement et ses députés LREM s’étaient pourtant bien gardés de voter : les diagnostics préimplantatoires pourraient être étendus aux aneuploïdies, ces anomalies portant sur le nombre de chromosomes. Ainsi la trisomie 21 ferait-elle l’objet d’une élimination systématique, traduisant la volonté de ne plus faire naître d’enfants atteints de certains handicaps.

Mais la ministre de la Santé, Agnès Buzyn y était pourtant hostile ?

En effet, sous l’impulsion de la ministre, un amendement analogue déposé par le député du MODEM Philippe Berta fut rejeté par l’Assemblée nationale. Pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, l’avenir de la procréation menace de tomber aux mains de l’industrie procréatique, avec des dépistages tous azimuts.

Mais il semble que le durcissement du projet ne s’arrête pas là ?

En effet, la Commission spéciale du Sénat est défavorable au droit d’accès à ses origines, afin de ne pas tarir les dons de gamètes et de booster le marché de la procréation médicalement assistée. Elle supprime la fixation d’une condition d’âge pour l’accès à la PMA et entend faciliter les recherches sur l’embryon, allant jusqu’à encourager la création de chimères homme/animal. Enfin, elle supprime la clause de conscience pour les sages-femmes, les infirmières et les auxiliaires médicaux qui refusent de pratiquer les avortements pour raisons médicales. L’association Justice pour l’enfance, a dénoncé ces propositions et invite les citoyens à rejoindre la grande manifestation du dimanche 19 janvier, à l’appel de la coordination nationale « Marchons enfants ».

 

► Un clip de rap est validé par la hiérarchie militaire

« Booda », c’est le titre du clip de musique rap choisi pour accompagner une campagne de recrutement à la Légion étrangère. La musique rap est la plus consommée au monde : ainsi « Au DD » du groupe PNL a-t-il totalisé 54 millions d’écoutes en 2019. Mais, selon Thierry Decrusy, journaliste à Polémia, les ingrédients de cette musique sont toujours les mêmes : voitures de luxe, drogue, armes, argent, femelles caucasiennes, haine de la France. « Le rap engage la jeunesse dans le grand remplacement des valeurs ancestrales » nous dit-il.

Et peut-on dire que ce genre musical imprègne peu à peu l’ensemble de la société ? 

Oui, il s’est rapidement propagé dans les industries du luxe auprès de grandes marques comme Yves Saint Laurent, Vuitton ou Dior. Puis le champ politique a suivi avec les mémorables fêtes de la musique de l’Élysée. Et les Français n’ont pas oublié la commande faite par Hollande au groupe Black M pour la commémoration du centenaire de Verdun en 2016.

Et il semble que, dans le rap, la liberté d’expression ne jouisse d’aucune limite ?

A l’époque de Nicolas Sarkozy, le groupe Sniper chantait : « la France est une garce et on s’est fait trahir. On nique la France … » Le procès intenté au groupe s’était soldé par un non-lieu. Plus récemment, le clip de Nick Conrad, constituant un véritable appel au meurtre, a fait couler beaucoup d’encre : « Je rentre dans les crèches, je tue les bébés blancs, attrapez-les vite, et pendez leurs parents » : des propos qui n’ont été sanctionnés que par une amende de 5000 € avec sursis, ce qui n’a en rien infléchi la violence des paroles des clips suivants.

Bénéficiant de la mansuétude des tribunaux, le groupe « Fuck le 17 » s’est permis de faire l’apologie des incendies de Strasbourg, au nouvel an dernier, alors que des pompiers et des policiers ont été attaqués et 200 voitures réduites en cendres. Nous laissons aux auditeurs le soin d’apprécier les paroles : « Fuck le 17, on fait cavaler les porcs, on fait la guerre jusqu’à Paris, vous êtes même pas préparés ! ».

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Dans plusieurs villes, les auxiliaires de justice se rebellent

Les avocats se sont mobilisés dans plusieurs villes de France pour exprimer leur colère face aux incertitudes sur les retraites les concernant. Mercredi dernier à Caen, ils avaient jeté leurs robes aux pieds de Nicole Belloubet, venue au tribunal discourir sur la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance. Ils ont scandé « Belloubet, démission ». Par ailleurs, au Palais de justice de Paris, jeudi dernier, jour du mouvement interprofessionnel contre la réforme des retraites, des avocats ont tenté de bloquer l’accès à une salle, ce qui a provoqué une mêlée inédite avec les gendarmes.

Dans la salle des pas perdus, le bâtonnier du barreau de Paris, Maître Olivier Coursi, interrogé par RT France, a expliqué que les avocats bénéficiaient d’un régime autonome de retraite autofinancé, et que ce régime contribuait déjà à hauteur de 100 millions d’euros à la solidarité nationale. Cette grève, qui touche 100% des barreaux selon Coursi, a déjà entraîné de nombreux reports d’audience.

 

► Convention citoyenne pour le climat : un simulacre de démocratie participative ?

Emmanuel Macron s’est rendu vendredi dernier au Conseil économique, social et environnemental pour encourager le travail des 150 personnes tirées au sort pour proposer des mesures de lutte contre le réchauffement climatique. Qualifiées d’enfants du Grand Débat National, impulsé par la crise des Gilets Jaunes, ces individus, sans compétence particulière et livrées à des experts bien choisis, planchent sur des mesures à proposer au parlement. La création de cette instance se voulait une réponse à la défiance de l’opinion envers le monde politique. Reconnaissant que l’exécutif avait commis une erreur avec la taxe carbone, le président Macron n’a pas exclu la tenue d’un référendum pour faire passer certaines mesures.

S’inquiétant de l’émergence d’un puritanisme écologique, Christine Tasin a écrit, sur le blogue Résistance Républicaine, « ils n’auront pas travaillé six mois pour avouer en avril prochain qu’il n’y a pas d’urgence écologique (…) Il faut s’attendre à une recrudescence d’amendes, d’interdictions et d’espionnage en tout genre ».

 

► Municipales à Paris : Marlène Schiappa entre en scène.

La secrétaire d’état a annoncé jeudi dernier sa candidature dans le XIVe arrondissement, pour, dit-elle, « soutenir Benjamin Griveaux », qui brigue la mairie de Paris. Elle déclare y avoir été encouragée par le président Macron et son Premier ministre. Or Cédric Villani, dissident de La République en marche, est tête de liste dans cet arrondissement. Il a qualifié cette initiative de « non-événement ». Plus sévère, Emmanuel Grégoire, proche d’Anne Hidalgo a parlé de « nomadisme électoral » faisant allusion aux tentatives répétées de Mme Schiappa de gagner un mandat électif. Mais dans le camp de La République en marche on s’interroge sur l’opportunité d’associer Marlène Schiappa à la candidature Griveaux, compte tenu de déclarations à l’emporte-pièce dont elle a le secret, comme celle comparant les participants de la Manif Pour Tous à des militants djihadistes.

Toujours à Paris, Anne Hidalgo vient de déclarer qu’elle se présentait à sa propre succession, « pour une ville 100% vélos » a-t-elle ajouté.

 

► Le chiffre du jour, c’est 5,4 milliards d’euros

C’est la somme que les contribuables de Hambourg ont été contraints de dépenser entre 2015 et 2019 pour l’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile.

 

NOUVELLE DU MONDE


 

► Elections à Taïwan, le sentiment national a fait gagner la présidente sortante

Samedi dernier, 19 millions d’électeurs étaient appelés à voter pour le renouvellement de la présidence et de l’Assemblée nationale taïwanaise. La présidente sortante Tsai Ing-wen a été réélue haut la main, avec plus de 57 % des suffrages. Qualifiée de souverainiste, la chef du Parti démocratique progressiste l’a emporté sur son principal concurrent, membre du Kouo-Min-Tang, et favorable à un rapprochement, voire une fusion avec la Chine populaire.

Le statut de l’île, peuplée majoritairement d’immigrés chinois ayant fui le communisme après 1949, reste en suspens. Son indépendance n’est reconnue que par 16 Etats plus le Vatican. Taïwan est exclue des agences onusiennes et fait l’objet de mesures de coercition permanentes de la part de Pékin qui la considère toujours comme une province sécessionniste. Classé premier pays d’Asie pour sa liberté d’expression, selon Réseau Sans Frontières, Taïwan reste attaché à ses institutions démocratiques et refuse de prêter allégeance à la Chine continentale. La commande récente de 66 avions de chasse F-16 aux Américains, a ravivé les tensions, sur fond de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Selon la présidente, « la paix, c’est que la Chine abandonne ses menaces contre Taïwan ».

 

► La bonne nouvelle est cinématographique

Le comédien Pierre Niney vient d’annoncer qu’il allait réaliser son tout premier film « Sans rire », un long métrage qui dénonce la censure de l’humour, dans un État imaginaire où chaque fou rire est un motif de garde à vue. Ayant obtenu le César du meilleur acteur en 2015, le pensionnaire de la Comédie française s’est distingué dans de nombreux films : Frantz, L’odyssée, La promesse de l’aube, Yves Saint Laurent, 20 ans d’écart, Sauver ou périr. Regrettant l’autocensure dans les médias et les réseaux sociaux, il avait déclaré sur RTL le 23 juin 2019 en défendant Les Guignols : « il ne faut rien lâcher sur la liberté d’expression »

 

 

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