BULLETIN DE REINFORMATION DU 29 AVRIL 2019

Patron d'émission le 29 avril 2019

Bulletin de réinformation proposé par Henri Benoît et Christian Grandjean

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► Acte 24 des Gilets jaunes : des objectifs bien ciblés

A Paris, un cortège entendait protester contre « la diabolisation des Gilets jaunes par les médias ». Les manifestants ont donc fait le siège de plusieurs médias dont BFMTV, hautement protégés par les forces de l’ordre. En cause, le traitement médiatique jugé à charge, du slogan « suicidez-vous » entendu lors de l’acte 23.

Mais il fallait aussi protester contre les interpellations de plusieurs journalistes indépendants, comme celle de Gaspard Glanz, poursuivi pour avoir fait un doigt d’honneur à la police après avoir été molesté, ou encore celle d’Alexis Kraland, interpellé gare du Nord, et qui s’est entendu dire lors de sa garde à vue, que sa caméra était une « arme de destination » ! Le Syndicat National des Journalistes avait fermement condamné l’attitude des autorités dans ces interpellations.

Mais un acte plus symbolique était planifié à Strasbourg ?

Oui, à la veille des élections européennes, de nombreux manifestants, rejoints par des Gilets jaunes venus d’Allemagne, se sont dirigés vers le siège du Parlement européen, avant d’être repoussés par la police. Sept blessés et du matériel urbain dégradé sont à déplorer.

 

► Les Français peu convaincus par le discours de Macron

C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par Haris, selon lequel 63% des Français ne croient pas aux mesures annoncées par l’Élysée jeudi dernier, et 80% ne les croient pas capables de calmer les Gilets jaunes.

L’annonce de la baisse des impôts, pour 5 milliards d’euros, avait pourtant de quoi réjouir ainsi que l’annonce de la ré-indexation des retraites modestes. Mais où trouver le financement sinon par une augmentation de la dette publique sans dépasser le seuil des 3%, chers à Bruxelles ?

Quant à la réduction des dépenses publiques, il en a été très peu question avec, au contraire, l’annonce du maintien de 120.000 postes de fonctionnaires et la réduction à 24 élèves des classes du primaire et de maternelle.

Et sur le plan des institutions ?

La diminution annoncée du nombre de députés fait débat et l’introduction de 20% de proportionnelle a plutôt les faveurs des partis d’opposition. Quant à la participation citoyenne, Macron préfère assouplir le RIP, référendum d’initiative partagée, en abaissant le seuil des signatures de 4 millions à un million.

Quant au CESE, le Conseil Économique, Social et Environnemental, dont l’existence même est remise en cause, il s’ouvrira à des Français « tirés au sort », ce qui est loin de satisfaire les partisans du RIC, le référendum d’initiative citoyenne, cher aux Gilets jaunes.

Enfin, le locataire de l’Élysée semble reconnaître les dangers de ce qu’il a nommé « l’Islam politique ». Sans doute, les récents attentats du Sri Lanka y sont pour quelque chose. Macron va même jusqu’à reconnaître qu’il faut des frontières sûres pour l’Union européenne et qu’il faut songer à réformer Schengen.

Pour Mélenchon, Macron « aggrave la crise par ses déclarations » et pour Marine le Pen, « le président ne changera rien », a-t-elle déclaré sur les ondes.

 

► Élections générales en Espagne : l’heure des coalitions 

Les électeurs espagnols ont été appelés aux urnes ce dimanche 28 avril pour élire 350 députés et 208 sénateurs. L’enjeu : sortir de l’instabilité politique dans laquelle se trouve le pays depuis huit mois. En effet, suite à la motion de censure contre le Mariano Rajoy, chef du Parti populaire de droite, c’est le socialiste Pedro Sanchez qui est devenu Premier ministre, avec les voix de Podemos, et des indépendantistes catalans. Mais la coalition s’est fissurée et le 13 février dernier, les députés ont rejeté le budget. La défection est venue de députés catalans, mécontents du refus de Sanchez d’organiser un référendum sur l’autodétermination de la Catalogne. Sanchez a dû dissoudre l’assemblée et convoquer des élections générales par anticipation.

Et quelles sont les forces en présence ?

D’un côté le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) crédité de 29% des voix, qui fera probablement alliance avec PODEMOS, le parti de la gauche radicale qui arrive à 12% et de l’autre le Parti populaire (en recul avec 17% des voix), Ciudadanos (16%) et Vox, le parti de la droite nationaliste qui a fait plus de 10% des voix. Mais aucune de ces deux coalitions de droite ou de gauche n’est susceptible d’obtenir à elle seule, la majorité à l’assemblée.

Toutefois ces élections, qui ont connu un taux de participation record de 75,8%, auront vu l’ascension spectaculaire de Vox qui devrait envoyer 24 députés au parlement.

Son dirigeant Santiago Abascal a misé sur la lutte contre la submersion migratoire et la défense de l’unité nationale. Il s’est aussi positionné pour la suppression des parlements régionaux.

Quel bilan faut-il tirer de ces élections ?

Un coup pour rien peut-être car ce scrutin ouvre une nouvelle période d’instabilité. Mais avec la percée de Vox, l’Espagne est peut-être en train de renouer avec son histoire.

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Quatrième recours devant le Conseil constitutionnel contre la loi PACTE

Cette fois-ci, c’est le groupe socialiste du Sénat qui a déposé le 25 avril un recours contre la loi PACTE, afin de faire échec à la tentative de privatisation d’Aéroports de Paris. Il se fonde sur l’article 9 de la Constitution qui dispose que « tout bien, toute entreprise dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait doit devenir la propriété de la collectivité ». Un récent sondage réalisé par Ifop/Paris-Match publié le 18 avril a conclu que si un référendum était organisé sur le projet de privatisation d’ADP, 70 % des Français se prononceraient contre, et que ce fait majoritaire se retrouverait au sein des sympathisants du parti gouvernemental LREM.

 

► Le lanceur de balles de défense, ou LBD reconnu comme arme de guerre

Le Canard Enchaîné a révélé mercredi dernier que le LBD était vendu, selon la réglementation internationale, comme arme de guerre. Six organisations réclamant son interdiction avaient saisi sans succès le Conseil d’Etat pour « atteinte aux principes constitutionnels ». Pourtant, le défenseur des Droits, en la personne de Jacques Toubon et l’ONU avaient dénoncé le recours à cette arme contre les Gilets jaunes, qui ont mutilé à vie des dizaines de personnes, dont Jérôme Rodriguez, l’un des porte-parole du mouvement. L’usine suisse, qui fabrique cette arme près de Zurich, a fait l’objet d’une tentative d’incendie le 25 mars dernier, revendiquée par un mouvement d’extrême gauche.

 

► Les forces de l’ordre seraient-elles au bord de l’épuisement ?

Fait inédit à Orléans, 48 des 61 CRS d’une compagnie basée à Saran, se sont mis en congé de maladie le 25 avril dernier, selon les informations du quotidien Ouest France. Il a fallu le renfort d’une compagnie de Saint-Brieuc pour assurer la sécurité de Marlène Schiappa et de Laurent Nunez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, en déplacement à Orléans.

Le syndicat UNSA–Police dénonce des conditions de travail de plus en plus difficiles  pour les forces de l’ordre : l’enchaînement des vacations, le non-respect des repos et le manque de reconnaissance de la hiérarchie. Son délégué Christophe Granger a exprimé sa crainte que « la défection collective ne fasse tache d’huile ».

 

► Le chiffre du jour est 220 !

C’est le nombre d’enquêtes qui ont été confiées à l’Inspection Générale de la Police Nationale depuis le début de la crise des Gilets jaunes. Elles font suite à 290 plaintes qui ont été déposées pour faits de violence par les forces de l’ordre, majoritairement des tirs de LBD.

Alors que de nombreux Gilets jaunes, passés en comparution immédiate ont été jugés en 48 heures, aucun agent des forces de l’ordre n’a encore été jugé. Car selon l’avocat Liénard spécialisé dans la défense des forces de l’ordre, les enquêtes peuvent prendre plusieurs mois : il faut déterminer si la réponse policière a été justifiée par les circonstances et si elle a été proportionnée. Mais, rapporte Le Figaro, ce même avocat a ajouté : « si vous envoyez un policier devant un tribunal, vous n’aurez plus personne les samedis pour encadrer les manifs ».

Nous apprenons hier que, lors d’une conférence de presse, les manifestants gravement blessés ont décidé de créer un collectif intitulé « les mutilés pour l’exemple » en écho aux « fusillés pour l’exemple » de la Guerre 14-18. Rappelons que 22 Gilets jaunes ont perdu un œil et que 5 ont subi une amputation de la main.

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► Sommet de Vladivostok : un pas vers la détente ?

La rencontre entre Poutine et Kim Yong-Un le 25 avril dans l’Extrême-Orient russe, s’est-elle traduite par une avancée diplomatique ? Le président russe a réaffirmé la primauté du droit international sur celle des rapports de force et a estimé que la Corée du Nord devait bénéficier de garanties sur sa sécurité et sa souveraineté en échange d’une dénucléarisation du pays.

Rappelons qu’à ce jour, cinq pays n’ont pas reconnu la République populaire démocratique de Corée : La France, l’Estonie, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud.

Le numéro un nord-coréen aurait mandaté les bons offices de Moscou afin de favoriser la difficile normalisation de ses relations avec Washington, suite à la rencontre de Singapour entre Trump et le leader nord-coréen, le 12 juin 2018.

 

► Les actionnaires de Bayer désavouent la direction, un an après le rachat de Monsanto.

Lors d’une assemblée générale houleuse qui a duré plus de treize heures, les actionnaires ont rejeté vendredi dernier la politique du directoire de Bayer, sur fond de protestations des écologistes. En cause, la mise sur le marché de néo-nicotinoïdes, insecticides impliqués dans la disparition des abeilles, et les procès perdus par Monsanto sur le Roundup, herbicide à base de glyphosate, jugé potentiellement cancérigène. 11.000 plaignants réclament à Bayer des indemnités pour leur exposition au Roundup. La chute du cours en bourse des actions de Bayer, de 40% a provoqué la colère des actionnaires et le désaveu de la politique de commercialisation de produits peu compatibles avec le développement durable.

 

► Grande-Bretagne : Tommy Robinson annonce sa candidature aux européennes

L’ancien fondateur de la English Defense League, connu pour sa mobilisation contre l’islamisation du Royaume-Uni, bénéficie d’un soutien populaire important, qui s’est notamment manifesté lors de sa condamnation, pour avoir filmé l’ouverture du procès concernant les viols collectifs de Telford. Bien qu’il se soit rapproché de UKIP, le parti souverainiste eurosceptique fondé par Nigel Farage, Tommy Robinson a préféré se présenter en indépendant aux élections européennes.

 

► La bonne nouvelle du jour est patrimoniale

L’organiste de Notre-Dame, Johann Vexo vient de déclarer pour France TV Info qu’il était confiant dans la remise en état de l’orgue : un nettoyage sans démontage suffirait pour venir à bout des poussières qui s’y sont déposées. Selon lui, l’orgue, qui date du début du dix-huitième siècle, émet des sons très doux et bénéficiait de l’acoustique hors du commun de l’édifice ravagé par les flammes. C’est pourquoi il rejoint les partisans d’une reconstruction à l’identique des voûtes et de la charpente de la cathédrale parisienne.

 

 

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