BULLETIN DE REINFORMATION DU 21 MARS 2019

Patron d'émission le 21 mars 2019

Bulletin de réinformation proposé par Erika Gauthier et Brieuc Chevalier.

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00.

 

 

GRANDS TITRES


 

► L’assourdissant silence autour de la recrudescence d’actes anti-chrétiens

En février dernier, Christophe Castaner s’indignait de l’augmentation des actes antisémites : « C’est la République qui est attaquée » clamait-il. A l’occasion de l’acte 18 des Gilets jaunes, de nombreux kiosques à journaux sont incendiés sur les Champs-Elysées ; il n’hésite pas à qualifier les pyromanes de « criminels ».

Lundi, c’est l’église Saint-Sulpice qui est incendiée. Le départ de feu est d’origine humaine et délibéré. Pas un mot.

L’Eglise de France brûle-t-elle ?

On minimise. « Il s’agit maintenant de déterminer si l’auteur de cet incident est ou non une personne qui a toute sa tête ou s’il s’agit d’un déséquilibré » indique une source proche du dossier. La fameuse thèse….! Le gouvernement fait état d’un phénomène stable. Pourtant, entre 2015 et 2018, on compte une hausse de 103% des dégradations. Et sur le plus long terme, entre 2008 et 2016 la hausse est de 245%.

Les chrétiens se feront-ils entendre un jour ?

On sait que 80% des dégradations de lieux de cultes concernent des églises. Rien qu’en janvier 2019, pas moins de 66 actes anti-chrétiens ont été recensés et dénoncés en France. En s’attaquant aux églises, aux tabernacles, les vandales touchent au cœur de la foi chrétienne. Il s’agit de profanations.

Deux parlementaires ont interpellé hier le président de l’Assemblée nationale sur le phénomène, demandant à ce qu’il mandate une mission d’information sur le sujet. Cependant, pour que la courbe s’inverse, il faudra bien que les premiers concernés, les chrétiens, mouillent la chemise.

Les initiatives individuelles, de laïcs et de curés se multiplient, mais la hiérarchie ecclésiastique, par aveuglement ou lâcheté, refuse d’ouvrir les yeux à la réalité. N’est-il pas choquant d’apprendre que la dénonciation à la police de tels actes n’est systématique dans l’Eglise en France seulement depuis deux ans ? Monseigneur Dumas, porte-parole de la conférence des évêques de France refuser de parler de « cathophobie », là où Monseigneur Dubost en 2010 prévenait que « s’il faut hurler nous hurlerons ». A quand une ligne de conduite de conviction chez les chrétiens ?

 

► Christophe Castaner sur un siège éjectable ?

Visiblement, les annonces du Premier ministre n’ont pas convaincu. Lundi dernier, Edouard Philippe avait pourtant affiché sa fermeté, et annoncé un changement radical dans la gestion de la crise des Gilets jaunes. Cela n’a pas empêché le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, d’essuyer un feu nourri d’insultes et de quolibets en tous genres à l’occasion de la session de questions au gouvernement devant l’Assemblée nationale. « Castaner démission », « incompétence », « ministre stagiaire », les députés n’ont pas été tendres avec le locataire de la place Beauvau. Il faut dire que la dernière manifestation des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées, à Paris, a été l’occasion de nombreuses dégradations en tous genres. Le dispositif policier mis en place se résumait à laisser le champ libre aux casseurs dans la zone de l’Arc de triomphe et sur l’avenue phare de la capitale, en interdisant tout débordement en dehors de ce périmètre.

Une décision qui a eu de multiples conséquences sur les événements du jour

Effectivement, autant dire que les black blocs et autres groupuscules anarchistes s’en sont donné à cœur joie, entraînant certains manifestants dans leurs méfaits. Ainsi, le saccage du restaurant Fouquet’s a dû émouvoir nos braves députés, scandalisés qu’on ose ainsi s’attaquer aux symboles de la République.

Malgré le limogeage du préfet de police et l’annonce de sanctions pour deux cadres de la police parisienne, le ministre de l’Intérieur est plus que jamais en danger. Son avenir est lié à la prochaine manifestation : si celle-ci est l’occasion d’une nouvelle flambée de violences, plusieurs observateurs bien informés ne donnent pas cher de sa peau. Les paris sont ouverts !

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Éphéméride du jour

Le Code civil napoléonien a été promulgué le 21 mars 1804 ou précisément le 30 ventôse an XII par Napoléon Bonaparte sous le nom de Code civil des Français. Après de nombreuses années de récolte des lois du droit écrit et orales qui régissent les relations sociales en France depuis le XVe siècle par la royauté, ce n’est qu’après la Deuxième campagne d’Italie en 1800 que Bonaparte demande de rédiger par articles toutes ces lois. Ainsi 36 lois et 2 281 articles y seront rédigés, distingués en trois parties concernant respectivement les personnes, les biens et la propriété. Bonaparte profita d’ailleurs de ce texte pour y restaurer la place dominante de l’époux et du père au sein de la famille et re-fixant notamment les conditions d’obtention de la nationalité au lien paternel simple.

 

► Le choix de Raphaël Glucksmann comme tête de liste aux européennes divise le Parti socialiste

Et c’est un autre philosophe qui se présente comme tête de liste du Parti socialiste aux européennes de 2019, en la personne de Raphaël Glucksmann fils du défunt philosophe André Glucksmann. Puisque le titre de philosophe semblerait héréditaire, Raphaël n’en serait pas à sa première expérience politique. Effectivement il s’était déjà présenté aux élections législatives de 2007, sous l’étiquette du parti Alternative libérale ». A l’époque partisan d’un libéralisme politique et économique, Glucksmann s’emploie désormais à critiquer ouvertement ce parti sur les plateaux télévisés. Néanmoins malgré les fausses ascendances, le choix établi par le conseil national du Parti socialiste ne semble pas faire l’unanimité. En effet de nombreuses voies mettent en doute la sincérité du candidat et contestent le choix de cette alliance.

 

► Répression des Gilets jaunes, les incohérences du gouvernement

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a annoncé hier que le dispositif Sentinelle serait renforcé samedi prochain pour l’acte 19 des Gilets jaunes, autour de certains bâtiments officiels, afin dit-il de « permettre aux forces de l’ordre de se concentrer sur les mouvements et le maintien et le rétablissement de l’ordre ». Tentant de se justifier, il précise même que l’armée a « parfaitement vocation à sécuriser les lieux ». En décembre dernier pourtant, alors que plusieurs syndicats de police évoquaient l’idée d’un recours aux forces armées, le ministère des Armées faisait savoir que sa mission est « la protection du territoire contre des agressions extérieures ». Le terrorisme était clairement visé, le maintien de l’ordre clairement écarté. Alors que le discours politico-médiatique insiste sur le déclin du mouvement, l’arsenal des moyens de répression qui ne cesse d’être augmenté ne peut qu’interroger.

 

► Le chiffre du jour est 74 !

C’est le nombre de personnes qui deviennent millionnaires par jour en France selon le rapport mondial sur les grandes fortunes. Alors que la croissance économique est en forte baisse, le rapport Health Report confirme que la progression du nombre de millionaires s’accélère. La France comptait presque 611 000 millionnaires fin 2018, et l’études estime que ce nombre risque d’augmenter de 22% pour atteindre 745 000 personnes d’ici quelques années. L’Europe est actuellement le continent contenant le plus grand nombre de personnes possédant plus de 300 millions de dollars de patrimoine, et ce notamment grâce à l’immobilier qui reste la principale source de croissance pour ses actifs.

 

► Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan déclare que tout le monde sera bientôt obligé de faire de la permaculture.

Interrogé début mars, Gérard Mulliez a en effet estimé que tout le monde sera concerné par la permaculture étant donné que les consommateurs « commencent à savoir que les maladies sont la conséquences d’une malbouffe ». Dirigeant depuis 2006 des groupes Auchan, Boulangern Décathlon et Leroy Merlin, il avait pourtant créé les tout premiers magasins de hard discount. Pour autant, durant son interview devant quelques 380 dirigeants d’entreprises, Gérard Mulliez a repris les nombreuses statistiques et enquêtes de médecins présentant les risques de cette malbouffe. Par ailleurs, ce fondateur du groupe a profité de sa prise de parole pour afficher son soutien aux Gilets jaunes malgré les « mauvaises méthodes employées ».

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► Le président Orban face à l’Europe

Le Parti populaire européen faisait face hier à un dilemme cornélien : faut-il sauver le soldat Orban ? Le président hongrois s’est récemment fendu de nombreuses déclarations jugées provocatrices, car réaffirmant ses positions traditionnelles : lutte acharnée contre l’immigration, vision nationaliste de l’Europe et défense des valeurs chrétiennes du Vieux Continent.

Le groupe parlementaire du PPE rassemble à l’heure actuelle 27 partis de nationalités et d’obédiences politiques assez différentes auquels adhèrent les Républicains français, Forza Italia ou encore le Parti populaire espagnol, qui concentre tout de même 29% des voix au Parlement européen. C’est là tout le dilemme : une exclusion du parti hongrois Fidesz, présidé par Viktor Orban, entraînerait une diminution de l’influence globale du PPE, car l’homme fort de la Hongrie ne compte pas en rester là. S’il est exclu, il se tournera vers le parti polonais ultraconservateur « Droit et Justice » dans l’optique de former un nouveau groupe autour de valeurs communes. Cela créerait un appel d’air pour tous les partis conservateurs qui, au sein du Parlement, sont fatigués de composer sans cesse avec le politiquement correct de leurs groupes. L’exclusion de Viktor Orban pourrait donc marquer le début d’un renouveau du conservatisme européen, au cœur des institutions de l’Union.

 

► Le Brésil de Bolsonaro, nouvel atout de Trump en Amérique latine

Il y a deux jours, le président brésilien effectuait un premier déplacement à l’étranger depuis son élection. Son choix s’est tout naturellement porté vers les Etats-Unis d’Amérique, et pas n’importe lesquels : ceux de Donald Trump.

Jair Bolsonaro a toujours assumé, au long de sa campagne présidentielle, sa proximité avec le président américain. Cette proximité se traduit par une convergence de valeurs bien sûr, mais avant tout par un alignement de la politique étrangère brésilienne sur les orientations américaines. Ce discours ferme voir hostile vis-à-vis de la Chine, appelle les militaires vénézuéliens à lâcher le président Maduro, sur tous les dossiers. Les déclarations de Jair Bolsonaro rejoignent d’ailleurs les tweets de son homologue américain. Il a d’ailleurs été élu sur ce programme assumé, nommant notamment un ministre de l’Economie de la très libérale école de Chicago pour mettre fin aux années noires de politique économique socialiste, qui avaient amené le Brésil au bord du gouffre. Avec Bolsonaro, fini la politique régionale sud-américaine et les accords intra-zone. Place aux accords de libre-échange et surtout, au rapprochement à marche forcée avec le parrain américain. Ainsi, en consacrant cette première visite officielle aux Etats-Unis, le « Trump brésilien » abat clairement ses cartes : son Brésil sera pro-américain ou ne sera pas.

 

► Démission du président Kazakh à la tête de l’État

Après trois décennies à la tête de l’État kazakh, le président Noursoultan Nazarbaïev, a annoncé sa démission lors d’une allocution télévisée. Néanmoins grâce à son statut de « père de la nation », il disposera de l’immunité judiciaire et d’un rôle influent dans les institutions de l’État. Nazarbaïev, dirigeait le pays depuis 1989, alors qu’il était encore secrétaire du Parti communiste de la République socialiste soviétique kazakh. Il mit en place un régime présidentiel autoritaire et se chargea d’assurer la transition économique et politique du pays après la chute de l’URSS.  Cette démission fait suite au limogeage brutal du gouvernement un mois auparavant. Si le pays dispose d’importantes ressources en hydrocarbures et autre matières premières, les écarts de richesses ne cessent de s’agrandir. L’ex-président n’a semblerait-il pas encore nommé son successeur.

 

► Theresa May demande un report du Brexit pour le 30 juin  

Initialement prévu pour le 29 mars 2019 conformément à l’article 50 du traité de Lisbonne, la première dame britannique a notifié au Conseil de l’Union européenne la demande d’un report de trois mois. Se trouvant actuellement dans une impasse politique, Theresa n’a d’autre choix pour le moment que de demander ce report. Néanmoins, cette demande ne serait pas de l’avis du conseil de l’Europe et de la commission, qui souhaitaient voir la Grande-Bretagne quitter l’union avant les élections européennes. Le ministre français des Affaires européennes a souligné qu’une sortie du Royaume-Uni sans accord serait tout à fait possible en cas d’absence de décision. Dans tous les cas les 28 membres de l’Union européenne se réunissent cet après-midi pour poursuivre les discussions en l’absence de Theresa May.

 

 

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