BULLETIN DE REINFORMATION DU 3 DECEMBRE 2018

Patron d'émission le 3 décembre 2018

Bulletin de réinformation proposé par Henri Benoît et Sara Bernier

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► Les Gilets jaunes du premier décembre : un nouveau jour de colère !

Mobilisation sans précédent dans toute la France pour la troisième journée d’action des Gilets jaunes. Mais les médias ont surtout retenu les affrontements qui se sont déroulés à L’Arc de triomphe samedi matin.

Mais pourtant, un important dispositif de sécurité avait été mis en place dans tout le quartier des Champs-Élysées ?

Castaner avait décidé d’y interdire la circulation automobile et de boucler la plupart des accès à la plus belle avenue du monde : pas moins de dix stations de métro étaient fermées et la plupart des magasins avaient tiré leurs rideaux métalliques. De véritables « check points » étaient installés aux carrefours afin de filtrer les Gilets jaunes qui affluaient de toute part. Mais à certains endroits, il était impossible de passer.

Et pourtant les débordements n’ont pas tardé ?

C’est effectivement autour de l’Arc de triomphe que les premiers heurts se sont produits. Mais les informations restent confuses. Castaner accuse les Gilets gaunes d’avoir profané un lieu de mémoire alors que les gilets jaunes prétendent au contraire avoir protégé la tombe du soldat inconnu. Il parait probable que de faux Gilets jaunes se soient infiltrés parmi les vrais pour défier les forces de l’ordre et discréditer ainsi le mouvement.

Et que s’est-il passé ensuite ?

Les manifestants refoulés des Champs-Élysées, ont formé des cortèges qui n’ont eu comme seule solution que de se déployer au hasard des rues, ce qui a permis aux casseurs d’échapper aux contrôles et de s’infiltrer très facilement. A partir de là, les forces de l’ordre, livrées à elles-mêmes, ont rapidement été débordées et des foyers d’incendie ont été allumés un peu partout dans la capitale jusqu’à la tombée de la nuit.

Et dans le reste de la France ?

Peu de villes ont échappé à la colère des Français qui ont appelé partout Macron à la démission : blocages d’aéroports comme à Nantes ou à Nice, pillages de magasins ou de centres commerciaux comme à Saint-Étienne ou à Marseille, attaques de préfectures comme à Tarbes ou au Puy-en-Velay et vandalisme sur des marchés de Noël. Plus d’une centaine de blessés est à déplorer : une véritable guérilla dont les conséquences sont à suivre dans les prochains jours, sur Radio Courtoisie, bien sûr !

 

► Le G20 de Buenos Aires : un bilan en demi-teinte.

Le sommet du G20, qui réunit chaque année depuis dix ans les 20 pays les plus puissants du monde, vient d’achever ses travaux par un communiqué qui sera finalement signé par tous les participants. En 2017 à Hambourg, le G20 avait réaffirmé son credo contre le protectionnisme et condamné les pratiques commerciales déloyales. En effet, ces sommets visent à mieux juguler l’économie mondiale en favorisant le commerce international. C’est ainsi que cette année, le principe d’une réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce a été décidé, sans toutefois que les futures orientations aient été clairement définies par les différents participants.

Mais la presse mondiale a pointé du doigt un éternel « fauteur de trouble » 

Le président Trump, toujours dans le collimateur des médias, a réaffirmé son attachement aux relations bilatérales. C’est ainsi qu’il s’est longuement entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping, au sujet du commerce entre les Etats-Unis et la Chine. En effet, l’administration américaine est sur le point de relever la taxe sur les importations de véhicules étrangers, qui est actuellement de 2,5 % afin de protéger l’industrie automobile, alors que la Chine impose des taxes de 40 % sur les voitures américaines.

Mais une seconde pierre d’achoppement avec Trump a été son scepticisme à l’égard de la COP21 et surtout ses doutes sur les fameux « Accords de Paris  sur le climat, de 2014». Précisons que les Etats-Unis se sont retirés de cet accord qui, dans sa déclaration finale, affichait comme objectif de de ne pas dépasser un réchauffement planétaire de plus de 2° Celsius en 2100 par rapport à l’année 1880. Très critique sur cet accord, qui en réalité n’a été signé que par 23 pays, Trump a souhaité « privilégier la croissance économique en utilisant toutes les techniques et sources énergétiques disponibles ».

Et comment le sommet du G20 a-t-il été accueilli en Argentine ?

Comme à Hambourg l’an passé, des manifestations d’hostilité ont eu lieu à Buenos Aires, entraînant la mobilisation de 20.000 policiers et l’attribution d’un jour férié par le président Mauricio Macri, très contesté pour sa politique libérale. Outre la critique de son coût, le Sommet est soupçonné de faire le jeu des puissants et de soumettre le monde entier au diktat de la super classe mondiale.

 

► Pressions allemandes pour que la France renonce à son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU

Le vice-chancelier allemand Olaf Scholz a récemment proposé que l’Union européenne prenne la place de la France en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Rappelons que cette structure remonte à la conférence de Yalta, qui s’est tenue entre le 4 et le 12 février 1945 entre Roosevelt, Staline et Churchill. La France n’y avait pas été conviée.

A l’époque, ni Roosevelt, ni Staline n’étaient favorables à ce que la France retrouve son rang sur la scène internationale, compte tenu de la défaite de 1940 et de la politique de Vichy. C’est Churchill qui, craignant un futur déséquilibre en Europe, défendit les intérêts français. Le voyage de De Gaulle à Moscou en décembre 44 n’avait pas suffi à convaincre Staline d’associer la France aux pays vainqueurs. Mais finalement, Roosevelt céda et accepta que la France figure parmi les 5 membres permanents du Conseil de sécurité. Elle détient à ce titre un droit de veto qu’elle exercera par la suite 18 fois.

Et quelles seraient les conséquences si la France abandonnait ce privilège ?

Le désistement de la France serait synonyme d’un déclassement sur la scène internationale. Il semble qu’actuellement, l’Allemagne profite du rapport de force en sa faveur au sein de l’Union européenne pour retrouver la place qu’elle a perdue après 1945. Et ce n’est pas un hasard si cette suggestion allemande arrive au moment où la France doit faire face à des difficultés économiques importantes et de surcroît dans un contexte politique agité. Elle profite aussi d’un exécutif français prêt à abandonner ses prérogatives de souveraineté, au profit d’une Union européenne très idéalisée et dominée par un mythique « couple franco-allemand ».

Et quelles ont été les réactions à la demande allemande ?

Les protestations n’ont pas tardé à arriver, que ce soit du côté de Dupont-Aignan, de Marine Le Pen ou de Mélenchon. Pour le moment, l’Élysée se montre plutôt embarrassé par cette proposition germanique. Après avoir envisagé d’abandonner la souveraineté de la force de dissuasion au profit de l’Union européenne, l’administration Macron ira-telle jusqu’à brader le siège de membre permanent de la France au Conseil de sécurité ? Par chance, une difficulté juridique se pose : contrairement à la France, l’Union européenne n’est pas encore un « Etat » reconnu.

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► La loi anti-fessée finalement votée par 55 députés présents

Les députés de l’Assemblée nationale viennent de voter dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, une proposition de loi visant à interdire tout usage de la violence dans l’éducation des enfants et l’exercice de l’autorité parentale. Cette loi controversée, faisant de l’État un régulateur dans les relations parents-enfants, a été votée en première lecture par 51 voix pour, une voix contre (celle d’Emmanuelle Ménard) et trois abstention. Et si l’on compte bien cela ne fait que 55 députés sur un total de 577 !

Proposée par Maud Petit du MoDem, la loi dite « anti-fessées » fait de la France le 54ème pays au monde à avoir adopté ce type de loi.

Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité entre les hommes et les femmes s’en félicite. Mais elle a toutefois indiqué dans un entretien accordé au Parisien, qu’ « Il n’a jamais été question d’envoyer en prison des parents qui ont mis une fessée, mais de faire de la pédagogie ». Effectivement, cette loi, qui passera dans le Code civil, ne prévoit aucune sanction pénale.

Quant aux opposants, ils font valoir que les violences sur les enfants étaient déjà punies par le Code pénal et que le texte proposé était la porte ouverte à des abus ou à des dénonciations mensongères. Au prétexte de faire de la « pédagogie » auprès des parents, on s’engage dans une intrusion croissante dans la vie privée des gens. Mais, est-ce bien le rôle de l’Etat ?

 

► Des militants de la France insoumise exclus pour avoir voulu débattre de la montée de l’islamisme dans le XVIIIe arrondissement

Le groupe du XVIIIe arrondissement « Jacques-René Hébert » du nom d’un journaliste pamphlétaire du Club des Cordeliers, guillotiné en 1794, est très engagé sur le thème de la laïcité au sein de la France insoumise ». Mais il vient de se faire exclure de la plateforme numérique du parti de Jean-Luc Mélenchon. Leur tort ? Avoir voulu organiser dans un café de la rue l’Olive, un débat sur « l’entrisme islamiste dans le mouvement syndical ». Il est vrai que, par exemple, la RATP offre en la matière, un cas d’école tout trouvé ! L’adjoint communiste à la Mairie du XVIIIe, Gérald Briant fut le premier à s’en offusquer sur Twitter, suivi par la Confédération Nationale du Travail, d’obédience anarchiste, qui a appelé à arracher les affiches annonçant l’événement. Puis ce fut au tour de la CRI (Coordination contre le racisme et l’islamophobie, de tendance islamiste) de réagir, en se permettant d’intimider par téléphone des militants du groupe Hébert. Enfin, d’autres indignés de la France Insoumise, comme Fabien Marcot, ont pointé sur Twitter, « une dangereuse dérive ».

Cette bisbille à l’intérieur du parti est emblématique de la bataille des gauches 

Elle oppose en effet, la gauche républicaine traditionnelle, attachée aux valeurs de la Troisième République qui a vu naître les bases de la laïcité et la gauche soixante-huitarde bien-pensante qui fait de la défense des minorités sa priorité, avant la question sociale.

Que l’une ou l’autre gauche gagne, il semble pour l’instant, que la France insoumise doive clarifier sa ligne par rapport au projet d’islamisation de l’Europe, tel qu’approuvé à Doha par le Sommet islamique de 2000 et qui explique notamment qu’il faille protéger les enfants de migrants de « l’influence occidentale » !

 

► Et le chiffre du jour c’est 50 %

C’est la proportion de Français qui doutent de la véracité des faits rapportés par les journalistes.

C’est en tout cas ce que révèle le « Baromètre de la confiance des Français dans leurs médias » créé en 1987, et qui publie chaque année ses conclusions dans le quotidien La Croix. Autre chiffre du jour : 66,7 % ! C’est le pourcentage de personnes interrogées qui pensent, toujours selon la même enquête, que les médias sont sous l’emprise du pouvoir en place et de l’argent.

Mais d’où vient cette méfiance grandissante ?

Elle résulte de trois causes. Premièrement, les Français ont de plus en plus l’impression que leurs propos ou leurs revendications sont caricaturés par les médias : ainsi l’exemple récent des Gilets jaunes, assimilés à des ploucs, à des casseurs ou à d’affreux fascistes. Ensuite, une partie de la population considère, à juste titre, que la plupart des médias déversent le même discours, transmettant alors une certaine forme de « pensée unique ». Enfin, on a vu arriver sur Internet de nombreux médias alternatifs comme Mediapart, Boulevard Voltaire, TV Libertés, le Salon Beige, Résistance républicaine, Riposte Laïque, Breizh Info pour ne citer qu’eux, ou même de simples blogues individuels : tout cela contribue à expliquer la défiance généralisée à l’égard des médias du système.

 

► La bonne nouvelle du jour est musicale

Selon le journal La Dépêche, la chanteuse Sade revient sur scène en interprétant « The Big Unknown » que l’on retrouvera sur la bande annonce du film « Les Veuves » de Steve McQueen, sorti en salle le 28 novembre dernier.

 

 

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