BULLETIN DE REINFORMATION DU 26 OCTOBRE 2018

Patron d'émission le 26 octobre 2018

Bulletin de réinformation proposé par Alix Lachouette et Arthur Van de Water

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00.

 

 

 

GRANDS TITRES


 

► Grand exercice militaire en Scandinavie

Hier débutait le plus grand exercice militaire de l’Otan depuis la fin de la guerre froide. Il y a lieu en Norvège, et dure environ deux semaines. Si les stratèges de l’Otan précisent que l’opération vise avant tout à entraîner les soldats de la coalition à défendre un pays membre d’une attaque d’un autre pays, l’ambassade de Russie à Oslo a immédiatement dénoncé une provocation envers la Russie. C’est près de 50 000 soldats, 10 000 véhicules, 65 navires et 251 aéronefs de 31 pays, dont la Suède et la Finlande, inquiètent toutes deux de leur voisin russe, qui vont être déployés pendant l’opération.

C’est un chiffre considérable alors que les relations entre la Russie et l’Occident sont toujours tendues.

En effet, le récent retrait américain de l’accord sur la non-prolifération d’armes nucléaires avec Moscou, signé en 1987 pendant la guerre froide, a crispé le Kremlin. Celui-ci craindrait que désormais les pays occidentaux qui accueillent des bases américaines se dotent aussi de missiles nucléaires de moyenne portée. Vladimir Poutine n’a pas tardé à réagir, en se donnant le droit d’intervenir si des alliés européens des Etats-Unis venaient à déployer de tels missiles.

Parallèlement se tient ce week-end une réunion entre Merkel, Macron, Erdogan et Poutine pour décider du sort de la Syrie, et plus particulièrement du bastion d’Idleb, dernière poche de résistance à l’autorité de Damas, sommet où n’est pas invité Washington, alors que certains de ses navires de guerres mouillent au large de la Syrie.

« Trident Juncture 2018 », le nom de l’opération de l’Otan, est résolument tournée vers le grand Nord.

En effet, si la région est largement revendiquée par le Kremlin, l’opération a du répondre à de sérieux défis logistiques pour accueillir les soldats et le matériel de guerre. En réalité, le déploiement hors-norme de l’Otan est une réponse aux exercices militaires russes, qui avaient eu lieu en Sibérie en septembre, et qui regroupaient 6 fois plus de soldats, quatre fois plus d’aéronefs et trois fois plus de véhicules militaires. De quoi relativiser ce que certain médias qualifient de « prouesse stratégique ».

 

► Les États-Unis entre psychose et conciliation

A quelques jours des élections parlementaires, la tension monte aux Etats-Unis. En effet, plusieurs bombes artisanales ont été envoyées à travers le pays.

Que sait-on de concret ?

Aucun suspect ou revendication n’a été officiellement partagé. La seule certitude est le facteur commun des cibles : il s’agit de figures de l’opposition à l’actuel président. Ainsi, des colis piégés ont été adressés à l’ancien président Obama, le milliardaire Georges Soros, l’ex-rivale Hilary Clinton, la chaîne d’information CNN, plusieurs personnalités du parti démocrate, Robert de Niro, etc.

Il semblerait qu’aucune victime n’ait été faite.

En effet, aucun des sept destinataires n’a été blessé. Et depuis mercredi, ce constat participe à alimenter les théories de complot. Certains conservateurs y voient un montage par les démocrates, visant de façon grotesque des démocrates, pour nuire aux Républicains. Les Démocrates, eux, se sont saisis de l’événement pour dénoncer les encouragements à la violence par Trump.

Quel enjeu donner à cet événement ?

Si concrètement, le fait semble mineur, il n’est pas anodin. Les élections parlementaires de mi-mandats se déroulent dans deux semaines. L’ensemble des 435 sièges de la Chambre des Représentants des États-Unis et 35 des 100 sièges du Sénat des États-Unis sont à renouveler. 39 postes de gouverneurs d’États et de territoires, ainsi que de nombreux autres postes locaux sont également à renouveler. Ainsi, désigner un fautif qui encourage la violence aux États-Unis pourrait faire varier la balance. La faute incombe-t-elle à la virulence qui est souvent reprochée à Trump ? Ou bien aux médias qui par leur hostilité marquée envers le président participe au climat délétère actuel ?

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Coup dur pour Dassault qui perd un marché en Belgique.

En mars 2017, la Belgique avait engagé une procédure d’achat de Rafales dans le but de remplacer sa cinquantaine d’avions de chasse F-16. Cependant, Dassault et son Rafale n’ont pas convaincu la Belgique, qui commandera finalement des F-35 américains produits par Lockheed Martin.

Les raisons ? La France aurait proposé, en plus d’une simple vente d’État à État, une « coopération approfondie » avec l’armée de l’air belge, coopération floue qui a été mal perçue par le ministre belge de la Défense, le nationaliste Stefan Vandeput. De plus, la France serait restée vague quant au prix exact de cette commande, estimée à 3,6 milliards d’euros pour 34 avions de chasse. 

 

► Le Conseil d’État annule le décret sur la fermeture de la centrale de Fessenheim

Les Sages ont jugé que cette décision n’avait pas été « légalement prise ». En effet EDF n’avait pas formé de demande de fermeture. Malgré ce nouveau rebondissement, la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne reste « irréversible » d’ici à 2022, a réagi le gouvernement. Après cette annulation, le gouvernement devra donc prendre un nouveau décret « en temps utile » pour la fermeture du site a annoncé François de Rugy ministre de la Transition écologique.

 

► Depuis 2010, le groupe Le Monde met la pression sur ses fournisseurs.

Jeudi dernier, Matthieu Pigasse a confirmé avoir vendu la moitié de ses part dans le groupe Le Monde, qui édite les titres Télérama, L’Obs ou encore Courrier International. L’acheteur, Czech Media Invest est le groupe média du milliardaire tchèque. Ce dernier, Daniel Kretínský va découvrir un groupe qui vit à crédit, pressurisant ses fournisseurs !

En effet, depuis la reprise du groupe par le trio Bergé-Niel-Pigasse en 2010 et la nomination de Louis Dreyfus à la tête, le groupe accumule les retards de paiement qui s’élève aujourd’hui à 80 millions d’euros. D’après la Lettre A, « la politique de pression systématique sur les fournisseurs et les prestataires a été érigée en règle au niveau de toutes les entreprises ». Le groupe, après avoir fait attendre ces fournisseurs, réclame des remises sur les factures pour qu’elles soient payées rapidement.

 

► Un projet de forage litigieux du groupe Total accepté

Le préfet de Guyane Fabrice Faure autorise Total, dans un arrêt préfectoral publié mercredi 24 octobre, à mener cinq forages à 200 kilomètres des côtes guyanaises. Ce projet a été validé en dépit d’une enquête publique aux résultats défavorables. Des associations s’indignent de cette décision, en totale contradiction avec l’accord de Paris et la loi Hulot pour la sortie des hydrocarbures. Les forages se trouveront à proximité d’un récif corallien unique découvert au large de l’embouchure du fleuve Amazone. D’autre part, Greenpeace souligne la contradiction à autoriser une exploration pétrolière « moins d’un mois après la publication du GIEC » recommandant une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre, issues aujourd’hui pour les trois quarts des énergies fossiles.

 

► Emmanuel Macron refuse de se prononcer sur l’arrêt des ventes d’armes de la France à l’Arabie saoudite.

En visite au salon Euronaval, Emmanuel Macron a refusé de répondre hier aux questions sur cet éventuel arrêt, comme l’a demandé l’Allemagne à tous les Européens. Il a estimé que ce n’était pas le moment ni l’occasion pour en parler.

 

► Les chiffres du brevet sont gonflés par le contrôle continu

Selon une étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire, les 87% de réussite affichés par les collégiens français au brevet des collèges cachent une réalité moins brillante. En effet la moyenne à l’examen final n’est accrochée que par moins de la moitié des élèves. Le contrôle continu, qui prend en compte uniquement les notes décernées à l’année par les professeurs, permet de compenser avantageusement ces piètres résultats. L’étude découpant géographiquement les résultats en Île-de-France permet en outre d’observer que certains départements comme les Yvelines ou la Seine-Saint-Denis ont en réalité à l’examen final des taux de réussite qui avoisinent les 20%. Néanmoins une fois le contrôle continu pris en compte, celui-ci gonfle les notes au point que plus de 80% de ces élèves se voient finalement attribuer le diplôme national du brevet. L’instauration du contrôle continu au baccalauréat, qui se profile à l’horizon 2021 selon la réforme mise en place par M. Blanquer, laisse à craindre que cette incohérence se reproduise également à plus haut niveau.

 

► L’éphéméride du jour

C’est un 26 octobre que s’installait le Directoire en France

Le 26 octobre 1795 une assemblée électorale de France formée de conventionnels élus se réunit pour élire les 105 députés qui manquent pour remplir les deux chambres : le conseil des 500 et le conseil des anciens. Après la dictature robespierriste c’est une période plus joviale et oisive qui s’ouvre pour la France… Des soirées sont données, les femmes s’affichent de plus en plus dénudées. Malgré tout, la France continue de mener des campagnes militaires ambitieuses, comme celle d’Italie à partir de mars 1796 qui fera d’un certain Général Bonaparte le chef des Français.

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► L’Union européenne met la pression sur la coalition anti-système italienne.

C’est une première dans l’histoire de l’Union européenne. La coalition entre le mouvement 5 étoiles et la Ligue présentaient les détails de leur budget à la commission. Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a demandé à l’Italie de réviser dans un délai de trois semaines son budget. Dans le cas contraire, elle risque l’ouverture d’une “procédure pour déficit excessif”, susceptible d’aboutir à des sanctions financières correspondant à plusieurs milliards d’euros. “Cela ne change rien, que ces messieurs de la spéculation se rassurent, on ne retourne pas en arrière”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, le patron de la Ligue. “Ils ne sont pas en train de s’attaquer à un gouvernement mais à un peuple. Ce sont des choses qui mettent les Italiens encore plus en colère et après on se plaint que la popularité de l’Union européenne soit au plus bas”, a-t-il ajouté.

 

► BCE : Draghi maintient le cap malgré des nuages et la houle

Le coup de mou économique en zone euro, la dispute sur le budget italien, la guerre commerciale entre Washington et Pékin ou encore la récente correction sur les marchés boursiers n’y ont rien changé : la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé comme attendu, jeudi, son cap monétaire présenté en juin.

L’institution monétaire a réitéré son intention de mettre un terme fin décembre à son programme de rachats d’actifs (Quantitative Easing), « si les données lui parvenant confirment les perspectives d’inflation à moyen terme ». Ces massifs rachats de dettes lancés en 2015 pour éviter que la zone euro ne tombe en déflation ont été progressivement réduits et abaissés à 15 milliards d’euros par mois à partir d’octobre.

 

► Élections en Éthiopie

Les parlementaires éthiopiens ont désigné hier à l’unanimité et pour la première fois une femme comme président, la diplomate Sahle-Work Zewde, après la démission de celui qui occupait jusqu’à présent ce poste essentiellement honorifique. En effet, l’essentiel du pouvoir est aux mains du Premier ministre. En avril, l’EPRDF a choisi Abiy Ahmed comme nouveau Premier ministre, pour la première fois issu du plus grand groupe ethnique du pays, les Oromo. Aucune explication n’a été fournie pour la démission de M. Mulatu un an avant la fin de son mandat, mais les observateurs estiment qu’elle résulte de négociations en cours entre les quatre partis formant la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF).

 

► Le Parlement européen décerne un prestigieux prix à un activiste ukrainien

Le prix Sakharov est décerné par le Parlement européen chaque année à des personnes ayant consacré leur existence à la lutte pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales dans le monde. Le lauréat de cette année, annoncé hier, n’est d’autre qu’Oleh Sentsov, activiste ukrainien emprisonné en Russie pour préparation d’actes terroristes et trafic d’armes, actes qu’il a néanmoins toujours niés. Le prix lui a été décerné pour “avoir apporté une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l’homme dans le monde”. M. Sentsov a en effet effectué une grève de la faim de plus de 150 jours pour protester contre l’incarcération d’Ukrainiens en Russie, vus par la communauté internationale comme des prisonniers politiques. La remise de ce prix paraît tout de même surtout être une pique envoyée à la Russie, qui a dénoncé cette décision comme totalement politisée.

 

► La bonne nouvelle du jour a deux qualités : elle est grecque et archéologique !

C’est la découverte par une équipe de chercheurs missionnée par l’université anglaise de Southampton d’un grand navire grec antique. Ce trésor archéologique remarquablement conservé sommeillait au fond de la mer noire au large de la Bulgarie depuis près de 4000 ans. Encore doté de son mât et de son gouvernail, ce navire de commerce long de 23 mètres est unique en son genre : jusqu’à aujourd’hui, les bateaux de ce type n’avaient été observés que sur des fresques et anciennes poteries grecques.

 

 

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