Anne Collin et Dominique Paoli recevaient Quentin Debray, psychiatre, professeur de médecine, écrivain et Evelyne Lever, historienne, pour une émission consacrée à l’enfance du marquis de Sade, entre ombre et lumière.

Quentin Debray, L’Enfant Sade, éd. Pierre-Guillaume de Roux. Site de l’éditeur : www.pgderoux.fr « Je suis un argousin, membre de la police secrète du roi Louis XV. Appelez-moi Guérin. Les quatre personnages dont vous m’avez entretenu se réunissent nuitamment dans certaines de ces caves qui servent d’atelier au bord des quais, là où s’entreposent des caisses et des outils, des chaînes et des cordages, accessoires qui leur sont utiles. Ils y viennent les uns et les autres, alternativement, accompagnés de comparses pour y accomplir des orgies criminelles. Sinon pratique la cruauté. Il se plaît à humilier et à torturer des hommes et des femmes ; il les supplicie, puis les exécute. Ces persécutions le mettent dans un état d’extrême lubricité. » L’enfant Sade grandit dans le château de son oncle Jacques, abbé, en provence. Il fait l’expérience d’abord ludique de la volupté en toute innocence avant de découvrir ses zones d’ombre : pratiques sexuelles mais également adultères, faux-fuyants et perversion. Le souvenir d’une orgie à laquelle participe l’oncle Jacques s’aggrave, plus tard à Paris, de celui de scènes de viols et de brutalité sur de pauvres gens par des libertins. Cette inversion des valeurs qui règne dans l’érotisme, Sade décide d’en faire son credo. A la fin du livre il pervertit toute une société policée sans remords. Professeur de psychiatrie à l’université de Paris-Descartes, Quentin Debray a travaillé sur les troubles de la personnalité et la dépression. Il a notamment publié La bataille de Nancy, roman, 2007, Rocher ; La véranda au coucher de soleil, 2005, Rocher ; L’impatiente de Freud, 2002, Albin Michel ; La maison de l’Empereur, 1998, Albin Michel.